Un bon sommeil est sans doute très important pour l’organisme. Selon une récente étude, il est préférable de se coucher entre 22 h et 23 h. C’est le meilleur moment pour avoir un sommeil de bonne qualité.
Une méthodologie plus adaptée
Ces dernières années, les chercheurs ont fait des études approfondies sur la relation entre les risques cardiovasculaires et la qualité du sommeil. Il se trouve que le sommeil impacte fortement la santé cardiovasculaire. Plus un individu dort bien, moins il est sujet aux maladies cardiovasculaires. Mais comme la plupart des recherches, ceux-ci ont été basés sur des mesures subjectives (carnets de bords, questionnaires, etc.).
La société européenne de cardiologie a publié une étude relative à ce sujet le 9 novembre 2021. Cette fois-ci, des méthodes de recherches plus concluantes ont été utilisées. Il s’agissait d’établir un lien entre maladies cardiovasculaires et heures de coucher. L’étude a porté sur 103 712 personnes. Les participants ont porté à leur poignet pendant une semaine un accéléromètre.
Après l’analyse des différents résultats, il en ressort que ceux qui dorment entre 22 h et 23 h sont exposés aux risques de maladies cardiovasculaires. Dormis avant 22 h, ou après 23 h augmentent ces risques. Cette hypothèse est beaucoup plus vérifiée chez les femmes que chez les hommes.
On estime que notre organisme dispose d’une horloge interne de 24 h. Il permet de contrôler le fonctionnement mental et physique de notre corps. « Si notre travail ne nous permet pas de conclure à un lien de causalité, les résultats laissent entendre que des heures de coucher précoces ou tardives peuvent être plus susceptibles de perturber l’horloge biologique, avec des conséquences néfastes pour la santé cardiovasculaire » à déclarer David Plans, responsable principal de l’étude.
Les principaux paramètres étudiés
Les participants à cette étude furent recrutés entre 2006 et 2010. Ils faisaient tous partie du registre du UK qui a été utilisé pour les identifier. Les sujets avaient en moyenne 61 ans, soit des âges compris entre 43 ans et 79 ans. On comptait 58 % de femmes contre 42 % d’hommes. Les données pour l’étude, fournies par l’accéléromètre, ont été recueillies pendant sept jours.
Outre l’accéléromètre qu’ils portaient, les volontaires ont également dû répondre à quelques questions. Les informations fournies étaient relatives à leurs activités physiques, leur démographie, leur santé, et leurs styles de vie. Par la suite, les chercheurs ont étudié les fréquences des maladies cardiovasculaires chez ces sujets. Leurs activités cardiaques étaient surveillées régulièrement.
Au cours de l’expérience, 3,6 % des participants (soit 3 172 personnes) ont développé des maladies cardiovasculaires. Ceux qui sont les plus atteints se couchaient généralement au moins à minuit pendant la collecte des données grâce à l’accéléromètre. Quant à ceux qui dormaient entre 22 h et 23 h, ils sont les moins touchés.
Plusieurs paramètres ont été pris en compte pour l’établissement de ce lien. Il s’agit entre autres : du statut socio-économique, du tabagisme, du sexe, de l’âge, de la pression artérielle, du chronotype, de la durée du sommeil, de la régularité du sommeil, de l’indice de masse corporelle, du taux de cholestérol et du diabète.
Des risques plus importants chez les femmes que chez les hommes
L’analyse des données a permis de prouver une hausse de 25 % du risque de maladie cardiovasculaire lorsqu’on doit à minuit ou plus. Par contre, ce risque est de 12 % chez les personnes qui se couchent entre 23 h et 23 h 59. En ce qui concerne les personnes qui dorment avant 22 h, le risque augmente de 24 %.
Comme souligné plus haut, cette corrélation est plus importante chez les femmes. Elle est toutefois significative chez les hommes qui dorment avant 22 h. Malgré la pertinence de la méthode utilisée, les chercheurs demandent de prendre du recul quant à l’interprétation des résultats.
Le principal auteur de l’étude, David Plans affirme ; « Il se peut qu’il y ait une différence entre les sexes dans la façon dont le système endocrinien réagit à une perturbation du rythme circadien. Mais l’âge des participants à l’étude pourrait être un facteur de confusion puisque le risque cardiovasculaire des femmes augmente après la ménopause. Ce qui signifie qu’il pourrait n’y avoir aucune différence dans la puissance de l’association entre les femmes et les hommes ».